Aventures en forêt tropicale, deuxième partie.


On a dormi comme des gosses. Matelas confortable et il faisait tellement bon dans la tente qu’on a dormi avec la « porte » ouverte (ainsi que la moustiquaire évidemment) ! Le soleil éclaire la rivière et le petit déjeuner est servi ; on a fait le plein de féculents : riz au légumes, œufs et toasts. Une longue journée nous attend. A peine le temps de finir de manger que nous sommes rejoints par un canadien et deux indonésiennes qui nous accompagneront jusqu’au Parc National.

Gary nous donne un petit briefing sur les activités de la journée : On commencera par la remontée du fleuve en pirogue pendant 45min, puis l’enregistrement de nos noms au poste de rangers à l’entrée du Parc. La principale activité de la journée consiste à grimper au-dessus de la canopée sur une structure de type échafaudage construite par la compagnie Shell et servant autrefois d’observatoire pour les chercheurs et scientifiques du parc.

Apres avoir enfilé nos gilets de sauvetage, nous commençons à remonter la rivière. 45min de fun grâce aux nombreux rapides et on arrive trempés à l’entrée du parc. Pas de crocodiles en chemin. C’est pas plus mal car apparemment dans quelques heures on descendra cette même rivière sur des gros pneus individuels!

Plus de 1200 marches nous attendent. On traverse d’abord un grand pont suspendu. On se croirait dans Jurassic Park !

D’ailleurs à peine le pont franchi, nous sommes accueillis par un gros lézard à crête, immobile sur un arbre.

Lézard à crête

La marche est épuisante, il fait facilement 35 degrés et ca monte fort. Heureusement les pauses sont fréquentes. Arrivés à la structure, on commence à grimper les 25 échelles que comportent chacune des 4 tours. Celles-ci sont reliées par des passerelles ; la plus haute tour atteint 250m de haut et surplombe toute la forêt tropicale. Au sommet, on sent même la structure bouger avec le vent. La vue est évidemment époustouflante.

Vue de la canopée

De retour sur la terre ferme, la descente s’est faite plus rapidement, en dépit des coulées de boue. Embarquement dans la pirogue, direction une petite chute d’eau dans les environs. Apres avoir débarqué sur la berge, on marche pieds nus pendant 10 minutes le long d’un étroit cours d’eau menant à la chute d’eau. Celle-ci est nichée au creu d’une colline. On en profita pour se baigner et se rafraichir un peu.

Il est déjà 14h et on a les crocs ! Le repas de midi est déjà servi quand nous rentrons au campement. Soupe de légumes aux vermicelles, poulet, poisson et légumes. Le canadien et les indonésiennes repartent avec Gary vers le ferry à Bandar. On en profite pour faire une petite sieste.

A son retour, il est tout excité. Et pour cause, on s’apprête à descendre la rivière sur des gros pneus noirs. Gary vérifie les pneus et les jette dans la pirogue puis on se dirige en amont pour la dernière fois. Le retour est bien fun, surtout dans les rapides.

Un peu trop court malheureusement, le courant étant trop fort, on a très vite atteint le campement.

Notre marche de nuit est prévue à 19h30. Apres le repas, nous retrouvons Sulaiman et son jeune fils Bujang. Armés de torches, nous pénétrons dans la jungle. Il fait totalement noir. On aperçoit des dizaines de lucioles. Sulaiman ouvre la marche. Il repère des dizaines d’insectes en tous genres : arachnides, lézards, centipèdes, phasmes, énormes sauterelles, etc..

Grand phasme

Gros ver extrêmement rare

A plusieurs reprises durant la marche, Sulaiman s’arrêta brusquement. Des milliers de fourmis de feu se baladaient sur le chemin. Elles sont extrêmement agressives et leur piqure est très douloureuse. Lorsqu’une personne marche par inadvertance sur un de leur tumulus, les fourmis se forment alors en un essaim et piquent immédiatement et instinctivement au moindre mouvement. On a suivi l’exemple de Sulaiman : courir sur 4-5 mètres, surtout Anne-Marie qui portait ses chaussures en caoutchouc sans chaussettes !

Encore un autre lézard

Au retour, nous nous sommes arretés par le village afin de visiter une « longhouse », ces maisons traditionnelles communautaires dans lesquelles habitent plusieurs familles. Elles peuvent mesurer jusqu’à 100 m de long, est sont composées d’une longue galerie couverte, le “ruai” , salle de réunion et de vie communautaire, qui longe, d’un côté, les appartements personnels de chaque famille et, de l’autre, des terrasses où sèchent les récoltes. Durant le festival de Gawai, la coutume veut que les visiteur partagent une bouteille d’alcool de riz (!) avec chaque famille, en passant d’un appartement à l’autre. L’alcool de riz étant relativement fort, seuls les plus résistants arrivent au bout de la longhouse. Les autres s’effondrent avant.

Filles jouant dans la longhouse

Nous rentrons à notre campement vers 23h pour une dernière tasse de thé. Thomas s’amuse a viser les geckos avec une longue sarbacane, utilisée par les Ibans pour chasser les animaux sauvages. En trempant la pointe de la flèche dans certains types de grenouilles venimeuses, cela permet d’immobiliser la cible.

Comme nous avions l’intention de quitter Brunei par bateau le lendemain après-midi, nous quittons le village le lendemain matin. Notre seul regret étant de ne pas avoir pu rester plus longtemps.
On aura vraiment passé trois jours uniques avec les Ibans et notre guide Gary. Ce fut une expérience extrêmement enrichissante que nous recommanderons à tous ceux intéressés de passer quelques jours dans le Sultanat.
Nous retournons à Sabah dans quelques jours, avant un passage obligé à Labuan, l’ile duty free, afin d’y faire quelques provisions avant la semaine de folie plongée-trek qui nous attend…

3 thoughts on “Aventures en forêt tropicale, deuxième partie.

  1. What a great site, and phantastic photos of the wonderful nature! – The “very rare worm” under the leaf is the final instar of an Elibia dolichus caterpillar. Thanks for sharing! Best wishes, Bostjan

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