Backwaters & Plantations de thé


De Varkala, nous avons mis le cap vers le Nord et les backwaters de Kerala  Il s’agit d’un réseau de canaux reliant des marais d’eau stagnante, bordés de cocotiers et de rizières, et s’étalant sur des milliers de kilomètres.

Depuis la nuit des temps ces voies navigables ont été utilisées pour le transport des marchandises ; elles permettent aussi de relier des terres isolées et des villages perdus au reste du continent.

Nous quittons Varkala par le train de 10h20 en direction d’Alleppey (Alappuzha). Bien qu’étant en basse saison, nous ne sommes pas les seuls à vouloir découvrir ce lieu de vie si particulier. Arrivés à Alleppey, il faut encore prendre un rickshaw jusqu’à l’embarcadere. Sur place, des rabatteurs essaient de nous vendre un de leurs fameux « house boats » (d’anciennes barques transformées en maison flottante avec climatisation, pour des touristes qui trouvent ça très authentique), mais nous optons, comme toujours, pour la manière locale. Nous prendrons donc le ferry du gouvernement pour une traversée de deux heures trente entre Alleppey et Kottayam, le tout pour un prix dérisoire (20 roupies soit 35 cents pour deux)

Nos sac a dos sur le ferry

Nous sommes une fois de plus les seuls occidentaux sur le bateau. Le moteur fait un vacarme du diable. La première partie n’est pas terrible, les étendues d’eau sont gigantesques, on s’attendait plutôt à traverser des petits canaux. Nous croisons des centaines de « house boats » sur lesquels les touristes se prélassent à l’avant pendant que le staff (« loué » pour la journée) cuisine, , nettoie, etc.. à l’arrière. Il paraît que c’est très romantique, on ne pourra pas vous en faire part.

Houseboat

Backwaters

La seconde partie du voyage était heureusement bien plus intéressante. Nous pénétrons tout doucement à l’intérieur des terres et traversons de petits villages où la vie locale suit son cours normalement. Les enfants jouent au cricket le long des canaux, d’autres pêchent, les femmes font leur lessive dans l’eau et les hommes discutent entre eux. Nous croisons beaucoup d’enfants qui nous font signe, visiblement peu habitués à voir des occidentaux s’aventurer jusqu’ici.

Petite partie de pêche


Corde a linge

Nous arrivons à Kottayam à 17h10. Dix minutes trop tard, nous manquons de peu le dernier bus pour Munnar. C’est Vendredi Saint aujourd’hui et les bus se font très irréguliers dans cet Etat à la plus grande majorité chrétienne de toute l’Inde (anciens comptoirs portugais).

Nous décidons de passer la nuit sur place. C’est bientôt Pâques et Anne-Marie se délecte d’œufs en chocolats achetés à prix d’or dans une petite boulangerie de rue. Loin d’être du chocolat belge, mais ca l’aura fait quand même.

Nous partons vers Munnar avec le bus de 6h15 le lendemain matin. Cinq heures de route, tout en montée, à travers les montagnes dont certains culminent à plus de 2000 mètres.

Arrivés sur place, nous sommes entourés de plantations de thé. Du vert à perte de vue. Nous posons nous bagages à SMM Guesthouse. La première grosse claque fait du bien. C’est la différence de température. Alors qu’il faisait presque 30 degrés à l’aurore au départ de Kottayam, 20 degrés se sont perdus en chemin, nous forçant à ressortir pulls et pantalons. C’est la première fois depuis le début de notre séjour que nous pouvons porter le meme t-shirt deux jours de suite.

Nous faisons la connaissance de Selva, un sympathique conducteur de rickshaw qui nous conseilla le meilleur restaurant local de la ville, réputé pour son Masala Dosa, ce plan indien aux multiples épices. Un grand classique de la cuisine indienne. Il s’agit d’une longue crêpe faite à partir d’un mélange de farine de riz et de farine de lentilles. Elle est généralement fourrée avec des pommes de terres, des oignons et des feuilles de curry et servi avec plusieurs sauces épicées. Un délice extrêmement simple, savoureux et peu onéreux : 35 roupies (un peu plus de 50 cents d’euro !)

Apres le repas, Selva nous attend à la sortie du restaurant. Il nous propose de partir faire un trek de 4 heures dans les montagnes le lendemain matin au lever du soleil. Rendez-vous est pris à 6h00. Apres une bonne nuit passée sous les couvertures épaisses, nous nous réveillons à 5h et enfilons nos chaussures de randonnée. Selva nous attend déjà en bas.

Nous commençons la marche directement. Ca grimpe tres vite et bien qu’il fasse moins de 10 degrés, on a directement plus chaud ! Le soleil se leve au-dessus des montagnes, le spectacle est grandiose. La brume est encore présente dans la vallée, on en profite pour faire quelques photos. Nous passons d’une montagne à l’autre, Selva marche à vive allure mais nous arrivons à suivre le rythme.

Arrivés en haut de la plus haute montagne, le panorama est éblouissant. Selva ouvre son sac à dos et commence à préparer notre petit déjeuner. Pain, confiture, bananes et œufs durs. Il y a pire comme endroit pour casser la croute !

En chemin nous nous arrêtons plusieurs fois pour observer les montagnes et la vie qui suit son cours en contrebas. Selva nous explique que la totalité des plantations sont la propriété du groupe Tata, plus connu pour la fabrication de véhicules personnels et commerciaux que pour la culture de thé (pour l’anecdote, Tata est le constructeur de la Tata Nano, voiture ultra économique lancée en 2008, au prix de 2000eur, destinée dans un premier temps au marché Indien). Selva nous fait remarquer que sa femme travaille dans les plantations de 8h à 17h et ce, 6 jours semaine. Elle y gagne une misère (150 roupies par jour, soit moins de 3eur) si et seulement si elle parvient à amasser 20kilos de feuilles de thé par journée de travail. Sachant qu’on galere déjà pas mal pour transporter nos sac à dos qui font un peu moins de 20kilos chacun, on n’ose imaginer le calvaire qu’elle endure chaque jour.

En redescendant, nous passons au travers des plantations. C’est jour de congé aujourd’hui, nous ne verrons malheureusement pas les travailleurs à l’œuvre.

Point positif, nous sommes les seuls touristes et hormis quelques locaux, n’avons rencontré personne en chemin. Nous recommandons vivement Selva qui nous aura permis de faire un chouette trek pour 700 roupies (un peu plus de 10eur). Voici son email si vous souhaitez le contacter muthamunnar@gmail.com il parle bien anglais et est extrêmement serviable.

Le lendemain nous repartons vers Kochi afin de prendre notre vol pour la Malaisie. C’est déjà la fin de notre périple en Inde qui nous aura vu parcourir plus de 3000km en un peu moins de 6 semaines. L’Inde reste et restera un coup de cœur. Nous y reviendrons tres certainement, afin de retrouver ces couleurs, ces odeurs et la gentillesse de son peuple. Bien qu’ayant eu un peu de mal au début, Anne-Marie a avoué avoir du mal à quitter le pays. Nous retournons maintenant en Asie du Sud-Est pour décompresser pendant 10 jours sur une petite ile, avant de partir attaquer la Nouvelle Zélande en campervan. Bises a vous tous.

Filets de pecheurs chinois, Kochi


 

 

5 thoughts on “Backwaters & Plantations de thé

  1. superbe reportage et les photos sont magnifiques! c’est un bonheur de vous lire …

  2. Wow, this looks amazing. Did you book a tour for Kerala and the tea plantations or can you organize things quite easily yourself there? Would love to go!

    • Hey Tammy. No need to book anything. Jump on a bus from Kochi, get to Munnar (5h away) and there will be plenty of options once you get there. Either walk around yourself, rent a tuktuk to drive you around or book a guide. It’s also much cheaper to do everything there rather than booking in advance.
      For the backwaters, you can book a houseboat but it’s quite expensive (starts at 5500Rupees, and that was during low season) for an overnight trip (23hours). We’ve heard its very nice & romantic but decided to use our money for something else 😉
      Kerala is really well connected to other states and virtually all of Kerala’s cities are connected by road. Journeys are short and the trains/bus are not as crowded as in the North of India.

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